Un « phallus de titan » en fleur au Jardin Botanique de Gand
UPDATE VENDREDI 24 JUIN 16H : LA FLORAISON A COMMENCÉ.
LE JARDIN BOTANIQUE RESTE OUVERT LE VENDREDI SOIR 24/6 ET LE SAMEDI SOIR 25/6 JUSQU'À 21H30 !
Un arum titan (Amorphophallus titanum) est en fleur dans les serres du Jardin Botanique. La première floraison de cette plante exceptionnelle, mieux connue sous le nom de « phallus de titan » ou de « plante cadavre », n’intervient qu’au bout de dix ans. Par la suite, elle fleurit de manière un peu plus régulière (tous les trois ans). Prénommée Elise, la fleur de Gand avait éclos pour la dernière fois en 2019. Elle revient donc nous émerveiller assez rapidement.
Ces dernières années, le Jardin Botanique de Gand a déjà eu la chance de pouvoir montrer un « phallus de titan » en fleur. Ces plantes attirent toujours les foules. L’une des raisons, et non des moindres, de cet attrait est l’odeur particulièrement nauséabonde qu’elles dégagent à l’apogée de leur floraison.
Le spécimen de Gand est de taille plutôt réduite par rapport au géant actuellement en fleur au Jardin botanique de Meise, mais comme vous pourriez le découvrir en visitant l’exposition « PHALLUS. Norme & Forme » : « Ce n’est pas la taille qui compte ».
Entre-temps, Elise a atteint 170 cm de haut. Elle a donc entamé une sérieuse poussée de croissance ces derniers jours. Elle a commencé à fleurir depuis vendredi après-midi. Vous pouvez suivre son évolution de près dans les serres du Jardin Botanique pendant les heures d'ouverture et via le livestream sur notre site web.
Le GUM avait espéré qu’un phallus de titan fleurirait pendant l’exposition spéciale PHALLUS. Norme & Forme. Rien n’indiquait qu’Elise allait éclore cette année. Cette floraison est donc une énorme surprise.
Une puanteur menacée et une longue histoire
Il y a quinze ans, le Jardin botanique avait reçu quelques pousses de ce célèbre arum titan (Amorphophallus titanum), obtenues à partir de fruits envoyés de Sumatra.
Ces plantes fleurissent régulièrement depuis environ cinq ans. Leur cycle de vie comporte des phases de repos. Lors de chacune de ces phases, le bulbe est déterré, mesuré, pesé, nettoyé et replanté dans un plus grand pot. Après quelques mois ou semaines, une nouvelle feuille apparaît, qui continue à vivre plusieurs mois. La photosynthèse permet au bulbe de stocker des glucides et de doubler son poids à chaque phase de croissance.
Une forme particulière commence à pousser quelques jours plus tard, différente de celle des feuilles ordinaires. Notre « petit titan » a fleuri pour la première fois en 2016, mais le spadice ne s’était pas entièrement développé. Nous sommes curieux de savoir si ce sera encore le cas cette fois-ci.
Floraisons vespérales
La floraison de l’arum titan se répartit sur deux soirées. Le premier soir, ce sont les fleurs femelles qui fleurissent et le second soir, les fleurs mâles. Ces fleurs sont toutefois dissimulées par la grande bractée (spathe) violette qui borde la partie inférieure du spadice.
Comme pour de nombreuses espèces de cette famille, la pollinisation de l’arum titan est assurée par les mouches. Pour attirer ces pollinisateurs, le spadice dégage une odeur pestilentielle, souvent décrite comme similaire à celle du poisson en décomposition. Pour mieux la diffuser, la plante produit de la chaleur. Cette production de chaleur est surveillée à l’aide d’une caméra à infrarouges tout au long de la floraison.
Une plante mythique
Le phallus de titan est endémique des forêts tropicales humides. Dans sa région d’origine (Sumatra), l’espèce est menacée d’extinction en raison de la déforestation et des plantations oléicoles. Les paysans locaux craignent la plante, qui serait dangereuse selon la légende. C’est pourquoi ils la détruisent lorsqu’elle pousse dans leurs champs.
Heureusement, l’arum titan survit très bien et fleurit régulièrement dans bon nombre de jardins botaniques.
